lundi 26 novembre 2007

ALERTE A LA GRIPPE

Un regard de chien battu, le bout du nez rouge et agitant un mouchoir, sans oublier les lèvres craquelées et la voix enrouée. Ce n’est que le fameux rhume, simple et banal! Mais attention de ne pas confondre un petit rhume avec la grippe.

L’hiver n’a pas encore pointé le bout de son nez que la grippe s’annonce d’autant plus laborieuse. Deux mille victimes en moyenne par an au Liban de la grippe classique, victimes de l’agitation du mouchoir sous un nez déformé. S’annonçant par des courbatures et des douleurs musculaires, souvent accompagnée par un mal de tête et une fatigue intense, la grippe s’attaque à l’organisme humain sans la moindre défense. “Il n’existe pas de médicaments permettant de guérir la grippe”, affirme Nada Roukoz, docteur en pharmacie. Le seul moyen de prévention médicale serait le vaccin grippal, administré en saison épidémique dès octobre.
On a tendance à confondre le rhume et la grippe: cette dernière frappe plus violemment que le rhume. Point commun: toutes deux sont des infections virales contagieuses.
Souvent banalisée, la grippe peut entraîner des complications dramatiques, voire fatales.
D’origine germanique, le mot grippe ou « grippen » signifie « saisir brusquement ».
La grippe ne date pas d’hier. En effet, évoqués pour la première fois par Hyppocrate, il y a plus de 2400 ans, les symptômes de la grippe humaine ont abouti à des épidémies mortelles. La première pandémie remonte à 1580. Le bilan a été fortement brutal : plus de huit mille morts entre Rome et plusieurs autres villes espagnoles touchées par le virus. Mais la pandémie la plus meurtrière et catastrophique au jour d’aujourd’hui n’est autre que celle de la « grippe espagnole » entre 1918 et 1919. On estime à plus de cinquante millions le nombre de morts dans le monde.
Le virus de la grippe se modifie sans cesse, c’est pour cette raison que le vaccin doit être revisité et administré chaque année. Atef El Sayegh, médecin de famille, précise: “La grippe est une manifestation plus que normale de l’organisme humain. Cette infection virale n’est pas aussi alarmante que les études en donnent l’impression” . Une bonne prévention et un système immunitaire renforcé en sont les armes propices. “Il suffit d’opter pour une alimentation saine et équilibrée, riche en vitamines A, C et E, mais surtout en zinc et en fer”, ajoute El Sayegh. Les aliments à priviligier ne sont autres que les légumes et les fruits les plus riches en vitamines A et C (soit les oranges, les abricots, les agrumes, les pêches, l’ananas, les papayes…). “La vaccination est recommandée pour les patients à risque: les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies cardiaques ou pulmonaires chroniques et ceux qui travaillent dans un milieu hospitalier”.
Regorgeant de patients abattus, la clinique du Dr. El Sayegh semble un terrain propice à la propagation de cette infection. Dans la salle d’attente, Gabrielle, jeune lycéenne de seize ans, perd patience. « J’ai un mal de tête atroce et une fatigue intense , ça fait plus d’une semaine que je suis dans cet état ». Sa maman Abla se plaint de son manque de concentration et de sérieux au niveau du travail scolaire : « Cette grippe n’est qu’un alibi pour ne pas travailler » rétorque-t-elle avec un sourire moqueur aux lèvres.
« On n’attrape pas la grippe, c'est elle qui nous agrippe » lance Walid à sa défense. Ce père de famille aurait transmis le virus à ses deux fils. Wael, le plus jeune, se prend d’une série d’éternuements, cinq d’affilée. Le bout du nez tout rouge et bouché, coulant en abondance, ce petit de cinq ans en est à son septième jour d’absence scolaire. “Je ne peux pas l’envoyer à l’école dans cet état”, explique son père.
N’en voulez pas à votre médecin s’il ne vous donne pas un traitement, cela ne servirait à rien. Aucun medicament n’agit sur ce virus. Il serait plus sage de prévenir avant de guérir. Un sommeil régulier et suffisant, diminuer le stress de la vie quotidienne et privilégier l’alimentation riche en agrumes : telles sont les armes contre ce virus imprévisible. L’idéal serait toutefois de ne pas être en contact avec les “grippés”.

JANINE AYOUB

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