Journalistes à Beyrouth

mardi 27 novembre 2007

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Bourj Hammoud l’Arménie du Liban

70 ans ont passé, et krikore habite toujours dans le même quartier. Des anciennes photos et des histoires mouillées de souffrance sont tout ce qui lui reste de ses parents, qui ont quitté leur pays l’Arménie, lors de massacre en 1914.

« Aucun lieu dans le monde me signifie comme l’Arménie, la terre de nos ancêtres. Nous cherchons toujours la justice. Notre cause ne meurt pas », dit Harout, l’enfant de treize ans avec un ton si nerveux. Il a laissé l’école depuis 2 ans pour travailler avec son père dans un petit atelier fabriquant des souliers, situé à Bourj Hammoud. C’est une région de Beyrouth-Est, qui héberge plus de 150.000 arméniens.
En habitant à Bourj Hammoud, les arméniens transforment ce quartier en une société fermée. Ses limites ont acquérit une validité grâce à l’humeur sociale, économique, politique et culturelle de ses habitants.

Langue et églises. Les rues étroites, les anciens batiments, le traffic, et le bruit sont des points communs dans toute la région. Une grande église est construite au début du quartier. Elle annonce l’identité arménienne. «La langue de nos ancêtres et les églises sont les moyens les plus importants pour garder la tradition arménienne », dit le père kivork. Il explique que « les religions au Liban forment des groupes très organisées. Chaque personne, surtout s’il appartient à une minorité comme l’arménienne, a besoin d’une communauté étroite. Elle doit assurer la sécurité, les services sociales et économiques, ainsi que la protection de ses membres ».

Gentils mais! Nassim, un libanais qui habite dans le même quartier depuis 40 ans, déclare que ses voisins arméniens sont gentils, mais cela ne l’empêche pas de critiquer leur mode de vie. « Ils n’aiment pas faire des relations commerciales ou personnelles avec les libanais. Aprés toutes ses années, ils n’encouragent pas le marriage mixte avec les libanais », il explique.

Devant les étagères d’un marché s’arrête Sylva. Elle bavarde avec le vendeur, et toujours en arménien. Les deux sachent bien parler la langue arabe. Sylva vient chaque matin du Dekweneh, par le bus, à son ancien quartier pour acheter des legumes et de la viande. .

Solidarité. En fait, les arméniens au Liban, et surtout à Bourj Hammoud, sont connus par leur interne solidarité. Ils ont vraiment arrivé à assurer une satisfaction sur tous les niveaux. Ils sont fiers par ce qu’ils fabriquent dans leurs usines et ateliers, aident eux mêmes, et le plus important est qu’ils préfèrent leurs marchandises sur tout ce qui est pareil ou étranger.
Chaque rue dans le quartier a un nom arménien, que les habitants gardaient de leur pays d’origine. Beaucoup des écoles et des centres de sevices sociales sont distribués dans tout côté. « Tous nos élèves sont des arméniens » dit Lucie, une trentaine enseignante. Elle ajoute : « nos livres, nos programmes sont tous arméniens. Notre cause est toujours présente pour que les nouvelles générations sachent nos droits, nos traditions et notre civilisation ».

La forte présence des bureaux du parti « Tashnak » est un indice supplémentaire de l’identité arménienne. Il est le premier joueur sur la place arménienne. La présence des autres partis tels le « Ramghafar » et le « Hashnak » est assez timide en comparaison avec le « Tashnak ».

Société pauvre. C’est vrai que la particularité arménienne est un peu violée après la fin de la guerre civile. Bourj Hammoud a attiré les étrangers syriens, kurdes, africains, sri lankais et les libanais. Elle rassemble des différentes minorités, en créant une societé très divers, mais aussi très pauvre.
Le seul souhait de Jérome, un homme de 85 ans, est de visiter. L’injustice que son peuple a vecu le rend plus fidèle à sa tradition. « Je sais que mon rêve est irrealisable, les années passent rapidement, mais l’Arménie est toujours vivante dans mon âme », dit il avec un regard rêveur.

Encadre
6 députés dans le parlement

Les arméniens au Liban jouent un rôle assez important dans la vie politique. 6 députés les représentent dans le parlement. Au Maten, où se situe Bourj Hammoud, l’alliance de Tashnak avec l’ancien vice président Michel Murr lui rend capable de changer les formules politiques. La dernière élection à Maten, après l’assassinat de député Pierre Jmayel, a montré la validité de cette hypothèse. Les électeurs arméniens ont assuré le gain de candidat de l’opposition contre celui de pouvoir.

LAYAL Abou Rahhal